vendredi 1 juin 2012

Jeunesse et Mondialisation


La vulnérabilité de l’Afrique est due au fait que nous ne sommes pas dans un environnement social, politique, culturel qui privilégie le débat contradictoire.
La manière dont fonctionnent les médias, les temps d’antenne consacrés à des préoccupations qui désinforment. Je me dis que les victimes de cette situation c’est d’abord nous les jeunes.
Jeunesse rime avec apprentissage, l’initiation, l’éducation formelle et informelle mais en dehors de ces murs, ce que nous voyons dans les démocraties occidentales, ce sont des millions des jeunes comme nous qui font le mouvement. Regardez par exemple le mouvement social qui a commencé au brésil avec 14 000 personnes dont 60 à 70% avaient notre âge.
Aujourd’hui on est plus de 100 000, mais quand on part dans ces débats, le degré d’implication des occidentaux est impressionnant : des jeunes italiens, français, néerlandais connaissent le Mali mieux que les maliens, sont prêts à se battre pour le Mali. Et nous ?
Tu annonces une conférence avec un sujet grave d’actualité, tu ne vois personne quand il n’y a pas de perdiem, ou on se demande ce que tu veux, cherches parce qu’on croit que quand quelqu’un a la parole ou veut prendre la parole, c’est pour rechercher quelque chose.
Une chose est sûre, pendant que nous consacrons à nos habitudes sociales plus de temps qu’à notre avenir (s’informer, chercher à comprendre le système, créer une résistance sociale africaine), celles-ci gangrènent nos sociétés : je fais allusion aux manifestation, baptême, mariage etc.… et pendant ce temps notre sort se joue entre les mains des puissances économiques reines.
C’est un problème gravissime, je ne crois pas qu’au delà du Mali que l’Afrique soit passée par une telle phase de son évolution : « nous sommes pillés, humiliés et nous faisons partir du processus qui concourent à ce fait et nous nous taisons ».
On a vu dans ces pays, il y avait des hommes debout (tchè djolen) grâce auxquels on avait la fierté de se taper la poitrine partout qu’on est Africain.
Progressivement, moi j’en suis venu à me dire que la question de valeur (tanga) respect et considération à travers laquelle nous devons imposer l’être humain africain digne et fier de ce qu’il est et de ce qu’il a, ne nous est plus due, c’est comme si nous n’avions plus droit à cela. Le constat est là bien que amer mais réel et parlant
La mondialisation est un terme englobant, des gens qui sont en difficulté, la difficulté pour un être humain, une société c’est d’avoir l’impression que le monde est ce qu’il est mais toi(être humain du monde), tu es en dehors. Personne ne veut être un exclu qu’il s’agisse d’un pays, d’une famille ou de n’importe quelle sorte de communauté, on aime bien être partie prenante. Tu te réalises dans une dynamique mais quand tu as l’impression que tu es en dehors de ça, ton existence n’a pas de sens  et les autres décident toujours comme ils veulent selon eux-mêmes de ce qui est mieux pour toi.
La mondialisation, on a l’impression qu’il y a une forme de justice et tout le monde est partant, tout le monde aimerait être mondialisé.
Beaucoup de gens disent que s’il s’agit de cela, depuis le temps de l’esclavage, depuis que les premiers blancs sont venus en Afrique prendre les africains pour les amener en Amérique produire du coton, tabac dans le cadre du commerce triangulaire, nous pensons qu’il y a eu une première mondialisation, ça n’a rien de nouveau pour nous.
Ce mot est devenu le phénomène majeur en dehors duquel on ne peut rien comprendre.
Après la chute du mur de Berlin, mais bien avant il y avait deux blocs : occidental et soviétique. Après la chute du mur de Berlin le bloc occidental a estimé qu’il est temps de mondialiser son model. C’est à dire on produit, on vend, on fait des bénéfices.
Le modèle soviétique était plus organisé autour de l’intervention de l’Etat, ce n’était pas le secteur privé mais l’Etat parce qu’on estime que l’Etat a un devoir envers la société.
Les richesses d’un pays peuvent être mises en valeur par l’Etat, le Mali est passé par cette étape là, l’Etat était à la fois promoteur, patron et responsable donc à partir de ce model les ressources dont l’Etat dispose. Nos aînés peuvent bien en témoigner « l’école publique » où l’Etat assurait tout : nourriture, maladie etc… donc l’Etat était responsable du citoyen et celui ci en retour n’avait pas que des droits mais aussi des devoirs envers l’Etat : l’Etat providence.   
Cet Etat n’a strictement rien à voir avec ce qui se passe aujourd’hui avec la mondialisation du marché qui est devenu l’élément moteur et organisateur de l’économie, de la vie politique.

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